Date: 30 octobre 2018
Source: LeFaso.net
Par: Yvette Zongo
Ouagadougou abrite les 29 et 30 octobre une conférence sous-régionale sous le thème « la sécurisation foncière et des droits d’accès de la femme à la terre en milieu rural en Afrique de l’ouest : acquis, insuffisances, défis et perspectives ». Une conférence organisée par la fondation Konrad Adenauer Stiftung pour analyser l’état des lieux des droits d’accès de la femme à la terre dans les différents pays en vue d’une meilleure promotion. La cérémonie d’ouverture a eu lieu ce lundi 29 sous le parrainage de Laurence Marshall Ilboudo, ministre de la femme, de la solidarité nationale et de la famille, représentée par la chargée des affaires sociales, des personnes vivant avec un handicap et de la lutte contre l’exclusion, Yvette Dembélé.
Après deux ans de la mise en œuvre du projet ‘un seul monde sans faim2 - les droits fonciers des femmes des femmes en Afrique de l’ouest’, KONRAD-ADENAUER-STIFTUNG a organisé, les 29 et 30 octobre à Ouagadougou, une conférence sous-régionale sous le thème « la sécurisation foncière et les droits d’accès de la femme à la terre en milieu rural en Afrique de l’ouest ». Il sera donc question pour les experts venus du Burkina, Niger, Togo, Benin et de la Cote d’Ivoire de partager leurs expériences en la matière et de réfléchir sur les actions à mener en vue de promouvoir les droits d’accès de la femme à la terre en milieu rural.
A cette occasion, la représentante du ministre en charge de la femme, présidente de ladite cérémonie, Yvette Dembélé a à cet effet noté que « la problématique de l’accès des femmes à la terre des pays concernés et des autres pays de la CEDEAO, laisse apparaître que les femmes sont utilisatrices de la terre, mais de façon générale, elles n’ont pas un droit d’accès égal à cette ressource avec les hommes. Et elles ont majoritairement des droits restreints et provisoires alors qu’elles constituent la main-d’œuvre par excellence dans le monde agricole ».
C’est pourquoi, explique Yvette Dembélé, qu’au-delà de l’analyse de la problématique, la conférence permettra en effet de faire un plaidoyer auprès des décideurs, des autorités coutumières et religieuses afin qu’ils accordent une place de choix à la promotion des droits fonciers de la femme et aux questions relatives à la succession. Outre ce point, des stratégies innovantes sont également attendues pour promouvoir de façon efficiente et durable les droits d’accès de la femme au foncier en milieu rural, a-t-elle ajouté.
Et au représentant de la fondation Konrad Adenauer Stiftung, Peter Koch, de montrer les avantages de la sécurisation foncière pour la femme. Selon lui, la propriété foncière permet non seulement à la femme d’exploiter la terre, mais aussi d’avoir des financements auprès des banques et autres institutions financières. Ce qui contribuera à accroître la productivité des terres et l’essor économique des ménages et surtout la réduction de la pauvreté.
« Et la fondation plaide afin que chacun use des pouvoirs et des privilèges dont il dispose pour peser dans la balance pour que les conclusions qui seront prises au cours de cette conférence puissent être mises en œuvre pour le bien-être de la femme Ouest-africaine », a-t-il précisé.
Acquis dudit projet
Pour le coordonnateur du projet, Dramani Ouédraogo, après deux ans de sa mise en œuvre, il faut dire que plusieurs actions ont été menées afin de promouvoir les droits fonciers des femmes en Afrique de l’ouest. Et parlant de ces actions, il y a eu entre autres, des formations, des sensibilisations avec des outils habilités, des productions de documents et des études permettant d’avoir des analyses approfondies sur la question des droits d’accès de la femme à la terre, a montré le coordonnateur du projet.
Toutefois, il faut souligner que pour une question épineuse de ce genre, plusieurs défis restent à relever en la matière, a-t-il fait savoir. Et le défi majeur pour le Burkina Faso, selon lui, se situe au niveau de l’application des textes. Concernant la Cote d’Ivoire, Kipré Sery, a montré que sur 4187 certificats fonciers délivrés, il n’y a eu que 400 pour les femmes. « Ce qui montre que la parité n’est pas aussi atteinte en Côte d’Ivoire et nous travaillons avec les autres pays de la sous-région pour que cette parité puisse être respectée ».