Date: 13 novembre 2018
Source: Reussibusiness.com
Par: Papa Baba Diome
Ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de Vie, Diène Farba Sarr est l’invité «Grand Décideur» de ce premier numéro de Reussir IMMO. Dans cette interview grand format, le ministre se prononce sur l’actualité et tous les chantiers qui concernent son département. Exclusif
Monsieur le Ministre, l’intitulé de votre ministère annonce un concept nouveau «Renouveau urbain» aux yeux des sénégalais, quelles sont les perspectives que cela énonce ?
Le Renouveau urbain, c’est la politique qui traduit la nouvelle vision du Président de la République Macky SALL pour marquer la rupture et inaugurer une nouvelle façon de faire dans le secteur de l’urbanisme, de l’habitat et du cadre de vie. Aux yeux des sénégalais, cela doit leur annoncer un cadre et des conditions de vie meilleurs pour le présent et le futur.
Comment appréhendez-vous la nouvelle politique d’habitat du Sénégal ?
Le programme d’accélération de l’offre en en habitat social un des éléments du PAP du PSE constitue un moteur du développement économique grâce au fort potentiel de création d’emplois directs et indirects dans le cadre de la production de logements.
L’habitat devient ainsi un enjeu stratégique majeur pour le Sénégal.
Cela a nécessité la mise en œuvre d’une série de réformes importantes relatives aux éléments clefs du développement et de la promotion de l ‘habitat à savoir le foncier, la fiscalité et le financement.
Pour le foncier, le Gouvernement a entrepris de mettre en œuvre une politique de développement de nouveaux pôles urbains et de zones d’aménagement concerté, lesquels constituent les réceptacles des projets immobiliers avec un objectif de réalisation de 27 pôles sur toute l’étendue du territoire avec l’aménagement de plus de 20 000 hectares.
Au titre des mesures d’incitations fiscales, le Gouvernement a mis en place un régime fiscal et douanier dérogatoire pour le projet d’habitat social, notamment :
• l’exonération de la TVA ;
• la réduction de moitié de l’impôt sur les sociétés (IS) ;
• l’exonération en Douane des matériels et matériaux importés et rentant dans l’habitat social et dont la production n’existe pas au Sénégal ;
• l’enregistrement au taux réduit de moitié des contrats d’acquisitions foncières des promoteurs immobiliers pour les projets d’habitat social.
Au nombre des mesures d’amélioration du financement du logement figurent :
• la mise en place du Fonds de Garantie du Logement (FOGALOG), en partenariat avec le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP) et la Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS) ;
• l’opérationnalisation prochaine du Fonds de l ‘habitat social créé par la loi d’orientation pour l ‘habitat social votée en octobre 2016.
Dans ce domaine, on pourrait ajouter les initiatives prises par les institutions financières notamment la BHS qui a lancé récemment des instruments innovants visant à diminuer les taux d’intérêts et allonger les délais de remboursement des crédits immobiliers.
En outre, le repositionnement des promoteurs publics (SICAP SA et SN HLM), notamment à travers la signature des contrats de performance, contribue à l’amélioration quantitative et qualitative de l ‘offre.
Il en est de même des promoteurs privés sélectionnés par la commission d’agrément qui apportent leur précieuse pierre à l’édifice.
Toutes ces mesures prises visent à rendre le logement social accessible pour la plus grande partie de la population sénégalaise et en particulier les Sénégalais à faible revenu faible.
L’objectif assigné au secteur par le PSE est fixé à 15.000 unités d’habitation par an
L’habitat constitue un réel problème avec des demandes en hausse constante. Selon vous, quels sont les leviers d’accélération pour combler ce gap, en particulier dans le domaine de l’accès des populations urbaines à l’habitat social ?
En plus des leviers énoncés dans la question précédente, il convient de noter que des dispositions sont mise en place pour faciliter l’accès au foncier
En plus, la loi d’orientation prévoit la prise en charge par l’Etat des réseaux primaires et hors sites.
La signature de contrats de performance entre l’Etat et les deux sociétés immobilières publics va contribuer aussi à l’augmentation de l’offre de logements.
Par ailleurs, le Bureau d’Assistance aux Collectivités pour l’Habitat Social (BAHSO) à la Direction de la Promotion de l’Habitat social permet de redynamiser les coopératives d’habitat, de les encadrer pour une meilleure gestion, de les appuyer pour un montage et une mise en œuvre diligente de leurs projets.
A ce sujet, pouvez-vous nous indiquer les grandes lignes du projet « une famille, un toit ! » et l’état d’évolution du projet ?
Le Projet « Une Famille – Un Toit » (P.F.T) a été créé pour répondre à la forte demande en logements exprimée par les populations. Il ambitionne de faciliter l’accès à un logement décent aux sénégalais à faible et moyen revenu.
Ce projet vise à :
• Faciliter l’attribution des terrains aux promoteurs immobiliers ;
• Réduire le cout de sortie des logements produits par les promoteurs ;
• Rendre souples les conditions d’acquisition des logements.
Au titre des réalisations du projet, on peut citer l’encadrement et le suivi des programmes ci-après :
• la cité des fonctionnaires à Diamniadio avec une projection de 2850 logements sociaux ;
• la cité Keur Salam à Tivaoune Peulh dont la première phase a porté sur 100 villas et 99 appartements ;
• la Cité Espace Une Famille Un Toit qui est un programme de construction de 6500 logements sociaux à NOTTO DIOBASS à 15 minutes de Diamniadio.
Quelle lecture avez-vous de l’impact de deux mesures phares dans le domaine de l’habitat par votre gouvernement : la baisse des coûts du loyer et l’annonce de réalisation des logements sociaux sur les populations ? un bilan sur ce dernier ?
La baisse des loyers a constitué une mesure importante prise par le Président de la République qui a permis d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages. Cependant, elle a été dévoyée par les bailleurs qui ont développé d’autres stratégies pour la contourner.
L’accélération de la production qui devrait atteindre 15 000 unités d’habitation par an comme fixé par le PSE va augmenter l’accès à la propriété foncière. Ce qui aura un impact certain sur la baisse de la demande locative.
En sus de cela, mon département encourage fortement le retour au développement du parc locatif et de la location-vente ; et certains promoteurs, comme la SICAP SA, la SN HLM et d’autres, s’y attèlent déjà.
La création des pôles ouvre de nouvelles perspectives dans le souci de disponibilité du foncier. Qu’en est-il pour votre département ? Les projets en cours?
Bien évidemment, l’essence de la création du programme national de réalisation des pôles urbains repose sur la maitrise du foncier qui n’est plus seulement un bien social mais un bien économique avec l’avantage d’être titré, aménagé et équipé. Mon département poursuit la mise en œuvre, conformément à l’objectif du Plan Sénégal Emergent avec le deuxième Pôle urbain de Dakar, celui de Daga Kholpa qui est arrivé à maturation. Pour ce pôle, l’essentiel des formalités administratives, foncières et domaniales a été bouclé, avec notamment l’approbation des études d’urbanisme, et l’immatriculation des assiettes.
Les autres projets au niveau des régions de l’intérieur sont en phase de conception.…
Lire l’intégralité de l’article dans le N° 001 de Réussir Immo, disponible en kiosque.