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Biblioteca Bulletin #12 ONU Habitat

Bulletin #12 ONU Habitat

Bulletin #12 ONU Habitat

Les déchets marins constituent une grave menace pour les océans, la faune et la flore sauvages ainsi que pour la santé humaine. Plus de 800 espèces de vie marine souffrent de ses effets néfastes tels que le blocage de la digestion et l’enchevêtrement. Les déchets marins peuvent également avoir de graves conséquences sur les activités économiques telles que la pêche et le tourisme. Dans la seule région de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique, les déchets marins sont estimés entraîner des pertes d’environ 622 millions de dollars par an pour le secteur du tourisme2, tandis que le secteur de la pêche dans l’Union européenne enregistre des pertes de 81,7 millions de dollars par an en termes de revenus nets. Si l’on tient compte des pertes financières subies par la pêche, le tourisme et le temps consacré aux activités de nettoyage, le coût global des dommages environnementaux causés aux écosystèmes marins s’élève à 13 milliards de dollars3.

Témoignages de villes

Afin d’améliorer les systèmes de gestion des déchets à toutes les étapes et d’éviter les fuites de déchets dans l’environnement, qui finissent en déchets marins, des données fiables et à jour sont nécessaires pour informer le processus de planification. C’est pourquoi le Partenariat mondial sur les déchets marins (GPML) a soutenu l’application de l’outil Waste Wise Cities (WaCT) et du diagramme des flux de déchets (WFD) dans 5 villes en 2021: à Dar es Salaam (Tanzanie), Karachi (Pakistan), Khulna (Bangladesh), Lagos (Nigeria) et Santo Domingo (République dominicaine), avec des résultats intéressants.

À Dar es Salaam, il a été observé qu’environ 6 000 tonnes d’ordures ménagères sont produites chaque jour, dont 36% sont collectées et seulement 1% est géré dans des installations contrôlées, ce qui entraîne une fuite de 3,3kg/. Une quantité importante de déchets marins proviennent de sources marines4, principalement des déversements directs et abandons des engins de pêche perdus ou rejetés. Cependant, la plupart de déchets marins proviennent de la terre, et comprennent les déchets jetés ou mal gérés qui atteignent l’océan par le vent, les marées ou les voies navigables intérieures. Les déchets plastiques -qui représentent 60 à 80% de l’ensemble des déchets marins- sont particulièrement préoccupants, notamment en raison de leur durabilité et incapacité à se biodégrader. Chaque année, environ 8 millions de tonnes de plastique aboutissent dans l’océan, principalement dans les pays à revenu moyen et faible . Cette situation est principalement due à l’absence de systèmes efficaces de gestion des déchets solides municipaux. Ainsi, les pays à revenu élevé, bien qu’ayant des taux personne/an de plastique dans les masses d’eau. À Karachi, environ 12 000 tonnes de déchets solides municipaux sont produites chaque jour, dont 80% sont collectées et 0% gérées dans des installations contrôlées, ce qui entraîne une fuite de 3,4kg/personne/an de plastique dans les masses d’eau. À Lagos, environ 12 000 tonnes de déchets solides municipaux sont produites quotidiennement, dont 48% sont collectées et gérées dans des installations contrôlées, ce qui se traduit par des fuites de plastique dans les masses d’eau de 17,9kg/personne/an. La raison pour laquelle la quantité de plastique qui s’échappe du système de gestion des déchets de Lagos est beaucoup plus élevée que dans les autres villes est due à une plus grande consommation de plastique dans les zones à faible revenu, où de nombreux ménages ont de petites entreprises mais n’ont pas accès aux services de collecte de production de déchets plus élevés par habitant, contribuent probablement moins à la production de déchets marins. Cela signifie que l’amélioration des systèmes de gestion des déchets à chaque étape (production, collecte, traitement et élimination) joue un rôle central dans la réduction et la prévention des déchets marins.

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