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Selon une nouvelle étude d’Oxfam, les besoins de financement des appels humanitaires de l’ONU liés aux événements climatiques extrêmes sont huit fois plus élevés aujourd’hui qu’il y a 20 ans ! Et à chaque catastrophe climatique, dans les pays riches comme dans les pays pauvres, ce sont les personnes les plus pauvres qui sont le plus durement touchées.
Le financement de la réponse humanitaire d’urgence reste largement insuffisant : près de la moitié des appels de ces cinq dernières années n’ont pas été satisfaits. Ce nouveau rapport met ainsi une nouvelle fois en lumière le manque d’engagement des pays riches – pourtant premiers responsables des changements climatiques – dans le financement des pertes et des dommages.
Dégâts irréversibles et besoins de financement : les chiffres-clés
- Les besoins des appels de l’ONU pour les urgences liées aux conditions climatiques extrêmes ont augmenté de 800 % durant les 20 dernières années.
- Depuis 2017, les pays riches n’auraient apporté que 54% des sommes demandées par les appels, laissant ainsi un déficit de 33 milliards de dollars.
- Les appels de l’ONU ne couvrent que très partiellement les coûts économiques liés aux catastrophes climatiques pour les personnes les plus vulnérables. Seulement 1 personne sur 8 parmi les personnes impactées reçoit une aide.
- Les coûts estimés des pertes et des dommages à l’horizon 2030 sont compris entre 290 et plus de 580 milliards de dollars par an.
Des événements climatiques extrêmes qui se multiplient, s’intensifient et font de plus en plus de dégâts
Le nouveau rapport d’Oxfam pointe l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes liés aux changements climatiques, qui accroit encore les pressions sur un système humanitaire déjà débordé et sous-financé.
Le coût économique mondial des événements climatiques extrêmes pour la seule année 2021 est estimé à 329 milliards de dollars, soit le troisième bilan le plus lourd jamais enregistré. Ce montant représente près du double de l’aide versée cette même année par les pays riches aux pays en développement.
Les pays les plus pauvres sont les premiers touchés par la crise climatique alors qu’ils ne sont responsables que d’une partie infime des émissions mondiales. Aujourd’hui, l’Afrique n’est par exemple responsable que de 4 % des émissions mondiales.
Pertes et dommages : une infime partie des besoins humanitaires financés
Les appels de l’ONU portent sur les besoins humanitaires les plus urgents, mais ils ne couvrent qu’une part infime du coût réel des pertes et des dommages que les changements climatiques infligent à l’économie mondiale. Ainsi, notre rapport montre que ces appels de l’ONU ont permis de prendre en charge 474 millions de personnes depuis 2000, alors que les estimations indiquent que 3,9 milliards de personnes vivant dans les pays à faible et moyen revenu ont été touchées par des catastrophes liées à des événements climatiques extrêmes.
Les pertes et dommages non économiques sont également profonds et majeurs, englobant la perte de vies humaines et les pertes en matière d’identité culturelle, de connaissances autochtones et locales, de santé humaine, de biodiversité et de territoires.
Pour faire face aux dégâts irréversibles, la responsabilité des pays riches
Le coût des impacts climatiques va continuer à monter en flèche avec chaque fraction de degré de réchauffement supplémentaire. Les pays riches – qui sont à l’origine d’environ 92 % des émissions historiques excédentaires de CO2 et de 37% des émissions actuelles – ne paient pas pour les dommages qu’ils causent tandis que les pays et les populations les plus pauvres du monde continuent de faire les frais de la crise.
À l’occasion des négociations climat de Bonn, qui constituent également le premier rendez-vous pour le Dialogue de Glasgow sur les pertes et les dommages depuis la COP26, Oxfam fait les recommandations suivantes :
- Les pays riches doivent s’engager à mettre en place un financement bilatéral des pertes et des dommages qui s’ajoutera aux financements climatiques actuels et aux engagements d’aide publique au développement.
- Tous les gouvernements doivent créer et financer un dispositif de financement pour les pertes et les dommages lors de la COP26, sur la base de contributions annuelles fondées sur leur responsabilité historique et leur capacité économique
- Tous les États doivent s’engager à faire des pertes et des dommages un élément fondamental du Plan d’action du CCNUCC pour les questions de genre.