Source: Comprendre.media
Date: 14/08/2020
Au Cameroun, le gouvernement vient d’annoncer la suspension du projet de mise en exploitation commerciale d’une partie de la forêt d’Ebo. Cette initiative, annoncée le 14 juillet dernier avait suscité l’ire des populations locales. En effet, cette forêt, riche de sa biodiversité abrite des gorilles des basse-terres et des perroquets gris entre autres.
Pour les riverains de cette forêt de plus de 140 000 hectares, la décision de l’exécutif de transformer la moitié de cette superficie en unité de gestion forestière, et ainsi ouvrir la voie à son exploitation commerciale, s’assimile à de l’accaparement foncier. En effet, ces populations revendiquent un droit ancestral sur ces terres. Néanmoins, le ministre des forêts et de la faune Jules Doret Ndongo avait estimé que ces arguments n’étaient pas recevables.
“Le Cameroun dispose déjà de suffisamment d’aires protégées. Les Nations unies font obligation aux pays de conserver 12 % au moins de leurs territoires sous forme d’aires protégées. Le Cameroun est déjà à 30 %” avait déclaré le responsable avant d’affirmer que la transformation de la moitié de la forêt en unité de gestion forestière n’impliquait pas forcement que tous les arbres seraient abattus.
Si le gouvernement camerounais est revenu sur sa décision sur les ordres du président, aucune explication n’a cependant été donnée. De son côté, l’organisation non-gouvernementale Greenpeace a salué la décision tout en précisant néanmoins le flou qui l’entourait. En effet le sort de la forêt et des droits des populations riveraines reste encore incertain. Aussi, l’organisation continuera-t-elle sa campagne aux côtés de Rainforest Rescue jusqu’à ce que cette forêt soit sauvée.
L’exploitation forestière est l’une des principales sources de revenu du Cameroun qui se classe dans le peloton de tête des exportateurs mondiaux de bois tropicaux. La Chine est la première acheteuse du bois camerounais.