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De plus en plus d’éléments tendent à démontrer que l’investissement dans le secteur agricole des pays en développement est l’un des moyens les plus efficaces pour réduire la pauvreté et la faim. Les investissements agricoles peuvent produire des avantages très divers en faveur du développement. On ne peut cependant pas s’attendre à ce que ces avantages se produisent automatiquement, et certaines formes d’investissement à grande échelle comportent des risques pour les pays hôtes. Bien que les avantages et les risques potentiels de l’investissement étranger direct (IED) dans l’agriculture aient fait l’objet de nombreuses discussions, il n’existe pas de conclusions systématiques concernant les effets réels sur le pays hôte et les facteurs qui déterminent ces effets. Ce document résume les résultats de diverses études de cas réalisées par la FAO concernant les impacts de l’investissement étranger direct sur les communautés et les pays hôtes. Les études suggèrent que les inconvénients des acquisitions de terres à grande échelle l’emportent souvent sur les quelques avantages procurés aux communautés locales. Dans les pays où les droits fonciers locaux ne sont pas clairement définis et où la gouvernance est faible, les acquisitions de terres à grande échelle exposent les communautés locales à des risques particulièrement élevés, notamment un accès réduit aux ressources naturelles et la perte de moyens de subsistance, qui peuvent susciter une opposition locale à l’investissement. Du point de vue de l’investisseur également, il est peu probable que l’acquisition de terres soit le modèle entrepreneurial le plus rentable, en raison des conflits possibles et des dommages potentiels à sa réputation. En revanche, les études suggèrent que les investissements qui impliquent les agriculteurs locaux en tant que partenaires commerciaux sur un plan d’égalité, qui donnent aux agriculteurs un rôle actif et leur laissent le contrôle de leurs terres, ont des effets plus positifs et plus durables sur l’économie locale et le développement social. Pour réussir, ces modèles d’entreprise inclusifs ont besoin d’un fort appui externe afin de soutenir les agriculteurs et faciliter les relations investisseur-agriculteurs. Ces modèles exigent également du «capital patient», car les retours financiers sur l’investissement ont peu de chances de se concrétiser dans les premières années. Outre le modèle entrepreneurial, d’autres facteurs ont leur importance, notamment le cadre juridique et institutionnel dans le pays hôte, les modalités du contrat d’investissement et les conditions sociales et économiques dans la zone de l’investissement. Renforcer la gouvernance et les capacités des institutions dans les pays en développement hôtes est essentiel pour accroître les impacts de l’investissement agricole étranger sur le développement .