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Cet article étudie la confrontation des constructions identitaires locales et du tourisme culturel dans le Salento, une région des Pouilles où, depuis une dizaine d’années, des politiques culturelles et un marketing territorial avisés ont relancé le tourisme. Ce processus a vu le jour à partir de la revalorisation de la langue locale d’origine grecque (le griko) et de la patrimonialisation de la tradition ethnologique du tarentisme et de la musique qui accompagnait le rite d’autrefois, la pizzica. Le succès de cette « renaissance » est pourtant ambigu et sa rançon pourrait être la vitrification et la vitrinification d’une société offerte aux touristes de façon esthétisante et exotisante. Les images proposées aux touristes et réappropriées par ces derniers finissent en fait par réintroduire les préjugés d’une terre hors du temps et de l’histoire qui séduit par son caractère primitif. Or les problèmes sociaux restent et demandent une prise en compte sérieuse alors que le nombre de touristes et de résidences secondaires augmente.
This paper studies the link between local identity reconstructions and the spread of cultural and ethnic tourism in Salento (Apulia), where, during the last ten years, cultural politics and territorial marketing have rekindled tourism. This process stemmed from the revalorization of the local Greek-based language (griko) and from the heritage policies concerning tarantism and the pizzica, the music formerly used during the rituals. The success of this so-called “renaissance” is nonetheless ambiguous and its ransom could very well be the showcasing of a society offered to tourists in an aesthetic and exotic fashion. The images offered to and internalized by tourists, actually end up reinforcing the prejudices of a timeless, a-historical land, appealing because of its primitive nature. However, social problems do remain and call for serious consideration, while tourist flows and the number of secondary residences has been on the rise.