Date: 13 février 2018
Source: Inr-dz.com
Par: Lakhdar A.
Dans un entretien accordé à la Chaîne 3 de la radio algérienne dont il était, hier matin, l’invité de la rédaction, le directeur central de l’organisation foncière du ministère de l’Agriculture, Hamid Hamdani, a évoqué la question de la récupération des terres agricoles non exploitées.
Il a commencé par rappeler que la récupération des terres non exploitées est une disposition réglementaire sur la base de la loi d’orientation foncière et de la loi d’orientation agricole, et qu’il était temps, pense-t-il, de valoriser et optimiser notre potentiel agricole, notamment quand il s’agit du foncier productif. Il s’agit de la prise en charge de la mise en valeur des terres agricoles. Il souligne que la non-exploitation de celles-ci est perçue comme un «abus de droit». Hamid Hamdani explique que ce sont les impératifs politiques et économiques qui exigent d’aller très vite maintenant dans cette opération. Aujourd’hui, affirme-t-il, l’erreur n’est plus permise, car il faut optimiser ce potentiel agricole et, précise-t-il, à cause de ce que nous vivons depuis 2014-2015, au regard de cette crise économique, nous sommes tenus d’exploiter tout ce qui est offert à notre économie et la place de l’agriculture est indéniable. Il y a eu, dit-il, des campagnes de sensibilisation, preuve que le ministère n’a pas agi dans un esprit «répressif». Il explique que la mesure s’inscrit beaucoup plus dans une approche «dissuasive», destinée à pousser autant que possible, les agriculteurs et les porteurs de projets et les bénéficiaires de terres agricoles à travailler leurs terres. Des comités ad-hoc ont été installés au niveau de chaque wilaya, a-t-il ajouté, et une cellule de suivi à partir du ministère de l’Agriculture suit quotidiennement cette dimension de récupération des terres. Sur les 800.000 hectares à avoir été attribuées à des investisseurs, quelque 250.000 hectares de superficies agricoles non-exploitées ont été récupérées, a fait savoir le directeur central chargé de l’organisation foncière au ministère de l’Agriculture. En détails, il s’agit, précise-t-il, de 150 000 ha au titre de la concession et 100 000 ha au titre du dispositif d’accès à la propriété foncière. Il annonce que ces 250.000 hectares de terres non-exploitées récupérées seront redistribuées au bénéfice de porteurs de «projets structurants», pour développer des filières stratégiques, à l’exemple des céréales, du lait, de l’élevage et de l’arboriculture. M. Hamdani fait savoir qu’un nouveau dispositif a été diffusé portant sur l’accès au foncier agricole avec toutes les facilitations comme le guichet unique, la possibilité d’avoir les crédits bancaires, sur la base d’un cahier des charges et à condition que les porteurs de projets aient les moyens d’exploiter les terres agricoles. Il différencie les micro-projets des gros projets et souligne que la superficie n’est plus un facteur limitatif. Il insiste sur l’objectif qui est d’optimiser ce foncier agricole et de permettre aux porteurs de projets de lancer très rapidement leurs investissements. A propos de ces projets structurants, le directeur central chargé de l’organisation foncière au ministère de l’Agriculture, explique qu’il s’agit d’investissements dans des filières stratégiques et à dimension d’intégration ; le troisième critère est la superficie, elle doit être assez importante pour des projets avec de très grands investissements et à très forte valeur ajoutée. Ces projets structurants doivent permettre enfin de créer non seulement de la richesse mais aussi de l’emploi et de valoriser au mieux nos produits agricoles. Pour Hamid Hamdani, le but de l’opération est la substitution aux importations et, ajoute-t-il, pourquoi pas, s’inscrire dans une démarche d’exportation de nos produits agricoles. Il signale que sur 500.000 hectares de superficies agricoles, notamment localisées à Adrar, Timimoun, El Bayadh ou Ghardaïa, 200.000 ont déjà été mises en valeur par des investisseurs et que 100.000 autres sont sur le point de l’être, incessamment. A propos de la régularisation des dossiers d’accès à la concession agricole, le représentant du ministère de l’Agriculture fait état de plus de 9.000 dossiers en souffrance au niveau des commissions de wilayas. Il annonce que ceux-ci vont faire l’objet d’un réexamen, «au cas par cas», pour confirmer ou non les agriculteurs dans leur droit de concessionnaire. Il assure que cette situation «sera assainie» vers la fin du premier semestre de 2018.