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News & Events Récapitulation du webinaire : Les droits fonciers autochtones et la biodiversité Six mois après la COP15
Récapitulation du webinaire : Les droits fonciers autochtones et la biodiversité Six mois après la COP15
Récapitulation du webinaire : Les droits fonciers autochtones et la biodiversité Six mois après la COP15

SOMMAIRE

Dans le cadre de la série Land Dialogues, le deuxième webinaire de cette année, intitulé "Indigenous Land Rights and the Biodiversity COP15 : Six Months On" (Droits fonciers autochtones et COP15 sur la biodiversité : six mois après), a eu lieu le 25 mai 2023. Le webinaire a attiré un peu plus de 350 participants et a réuni des panélistes allant de femmes autochtones dirigeantes à des responsables de programmes. La série est organisée par un consortium d'organisations, dont la Fondation Land Portal, la Fondation Thomson Reuters, la Fondation Ford et la Tenure Facility.

Le webinaire était organisé autour de trois thèmes principaux :

  • Que pensez-vous de certains des résultats de la COP15 ? Les droits fonciers des peuples autochtones et leur rôle en tant que gardiens de la conservation ont-ils été reconnus ? 
  • Certains groupes autochtones craignent que l'objectif "30 pour 30" ne soit utilisé pour leur retirer leurs terres sous couvert de conservation, tandis que d'autres ont déclaré que l'objectif de 30 % n'était pas assez ambitieux. Quelles sont les réactions à ce sujet ?
  • Comment pouvons-nous valoriser et utiliser les connaissances et les données autochtones dans l'élaboration des programmes de conservation de la biodiversité ?

Thin-Lei Win, journaliste, Systèmes alimentaires et changement climatique, a modéré le panel, qui comprenait les intervenants suivants: 

  • Jennifer Tauli-Corpuz, Directeur de la politique mondiale et du plaidoyer, Nia Tero
  • Christine Kandie, Directrice exécutive, Endorois Indigenous Women Empowerment Network (réseau d'autonomisation des femmes autochtones)
  • Alexandre Caldas, Chef du service de sensibilisation, de technologie et d'innovation au sein de la division des sciences de l'ONU Environnement.

Veuillez consulter un bref récapitulatif de chacun des trois thèmes principaux et regarder la retransmission en bas de page pour l'intégralité de la conversation captivante.. 


  • Que pensez-vous de certains des résultats de la COP15 ? Les droits fonciers des peuples autochtones et leur rôle en tant que gardiens de la conservation ont-ils été reconnus ?​

Christine Kandie: En ce qui concerne la biodiversité, l'histoire de la communauté Endorois, expulsée en 1974 pour créer une zone de conservation à des fins touristiques afin que le gouvernement kenyan puisse en tirer des revenus, est essentielle. Il s'agit d'une zone qui revêt une grande importance pour notre communauté et qui a beaucoup de valeur pour nous. Malgré cela, les peuples autochtones n'ont pas été consultés à ce sujet.  Par exemple, lorsque nous parlons de conservation et de restauration, le gouvernement du Kenya prend des décisions de haut niveau et nous, les peuples autochtones, n'avons pas été en mesure de participer à ces espaces de décision pour partager nos points de vue et nos réflexions concernant les délibérations qui allaient affecter nos moyens de subsistance. En ce qui concerne la COP15, ma principale suggestion est que nous devons renforcer les peuples autochtones dans les discussions en salle de conférence, en les aidant à participer à ces réunions et en renforçant leurs capacités en termes de compétences de négociation. Ils devraient être en mesure d'utiliser ces espaces disponibles pour partager leurs problèmes, car nous savons que les communautés autochtones sont les gardiennes de la restauration. Elles savent exactement ce qui peut être fait grâce à leurs pratiques. Enfin, je tiens à dire que si vous voulez conserver, il faut d'abord reconnaître nos droits, reconnaître notre lutte, nous donner la propriété foncière et les titres de propriété.

  • Certains groupes autochtones craignent que l'objectif "30 par 30" ne soit utilisé pour s'approprier leurs terres sous couvert de conservation, tandis que d'autres ont déclaré que l'objectif de 30 % n'était pas assez ambitieux. Quelles sont les réactions à ce sujet ?​

Jennifer Tauli-Corpuz: L'objectif "30 pour 30" est très controversé. En fait, lorsque les négociations ont commencé, différents groupes se sont adressés à l'Assemblée générale des peuples autochtones pour lui demander de soutenir les différentes propositions. Pour nous, la crainte est qu'il en résulte des pressions plus fortes sur les terres des peuples autochtones et qu'il puisse en résulter de nouvelles violations des droits si cela n'est pas fait de la bonne manière. En résumé, le cadre est bien formulé. Il peut être utilisé comme un outil, et il ne devrait pas importer que la terre soit détenue de manière coutumière ou que les peuples autochtones soient reconnus ou non. En effet, le langage utilisé est suffisamment large pour englober les différents contextes dans lesquels nous nous trouvons. Nous devons donc utiliser cet outil, tirer parti de cet avantage afin de lutter pour nos droits en tant que peuples autochtones.

 

  • Comment pouvons-nous valoriser et utiliser les connaissances et les données autochtones dans l'élaboration des programmes de conservation de la biodiversité ?​

Alexandre Caldas: Le problème est le suivant. La science est juste et les données existent. Mais comment passer à l'action ? C'est parfois le gros problème.  Nous avons parfois tendance à oublier l'importance des données et de la science. L'UNICEF, par exemple, a mis en place un programme d'identification numérique des femmes à la naissance. Au Mozambique, 60 % des jeunes filles n'ont pas d'identité. Cela s'explique par le fait qu'elles travaillent souvent comme domestiques, ne s'enrôlent pas dans l'armée et ne possèdent pas de biens.  Comment cela peut-il se produire dans le monde moderne d'aujourd'hui ? C'est pourquoi l'UNICEF a lancé un programme qui a donné d'excellents résultats grâce à l'identification numérique des jeunes filles à la naissance. Cela illustre l'importance des sciences. Mais il faut agir sur le terrain pour protéger les droits de l'homme, en particulier ceux des communautés autochtones.

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