Dans le cadre de la systématisation des documents pour le Tribunal, la Campagne nationale pour la défense du Cerrado a présenté une première analyse afin de faire face à cet effacement institutionnel (politique, économique et culturel), qui s’inscrit dans une politique de racisme structurel (environnemental et foncier) de l’État brésilien pour servir la colonisation passée et actuelle du Cerrado par le capitaliii. Sans valeur biologique et socioculturelle, le Cerrado peut être considéré comme un « no man’s land », ce qui légitime l’appropriation de grandes quantités de terres, transformées en monocultures de céréales, en pâturages et en zones d’exploitation minière, principalement à des fins d’exportation. En 2021, 77,2 % du soja produit dans le pays a été exporté. 30 millions d’hectares —l’équivalent du territoire de l’Italie— sont utilisés pour satisfaire la demande internationale en soja par le biais d’entreprises transnationales, en particulier pour la Chine et l’Union européenne —avec l’eau et les éléments nutritifs du sol que cela suppose—. Les territoires des peuples du Cerrado portent les stigmates des dégradations et des violences qui y ont eu lieu. Le 8 décembre 2022, l’Association de Fundos e Fechos de Pasto et la Campagne pour la défense du Cerrado ont dénoncé l’attaque systématique d’hommes armés au nom d’entreprises et de propriétaires terriens dans l’ouest de Bahia, contre 25 communautés de Correntina et Santa Vitória. C’est l’une des affaires jugées par le TPP.