Photo: GRET (CC BY-NC-ND 2.0 DEED)
La jacinthe d’eau est une plante invasive qui colonise les eaux du lac Nokoué, au Sud du Bénin. Elle nuit à la biodiversité et empêche la circulation lacustre et le développement de certaines activités économiques, comme la pêche. Pour réduire sa prolifération et offrir de l’engrais organique aux agriculteur∙rice∙s de la zone, le Centre d’actions pour l’environnement et le développement durable (Aced) a mis au point, avec des maraîchers de la commune riveraine de Sô-Ava, une solution pour le compostage de cette plante. Ce compost s’est avéré très efficace et son usage, associé à la promotion d’autres techniques et pratiques agroécologiques, a permis de développer une production maraîchère saine et de qualité. Depuis trois ans, Aced et le Gret testent des circuits de vente pour assurer des débouchés commerciaux à ces produits.
Rendre les produits agroécologiques accessibles, y compris dans les villes
La mise en marché des produits d’un nombre croissant de maraîcher∙e∙s impliqué∙e∙s dans cette transition agroécologique, pose des défis organisationnels et logistiques. Afin d’amener les consommateur∙rice∙s à acheter ces produits, au juste prix, il est en effet nécessaire de communiquer et de les rendre facilement accessibles. Un point de vente a ainsi été construit sur le marché d’Akassato (à Abomey-Calavi, ville riveraine du lac Nokoué) et un autre aménagé sur celui d’Ahomey-Gblon (Sô-Ava). Ces lieux servent au regroupement de l’offre en légumes agroécologiques les jours de marchés. En parallèle, Aced et le Gret ont soutenu un autre modèle commercial pour approvisionner les villes de Cotonou et d’Abomey-Calavi, en mettant des maraîchers en contact avec Agrikoo, une start-up spécialisée dans la distribution de fruits et légumes en zone urbaine.
Une certification pour convaincre les consommateurs de la qualité des produits
Afin de rassurer les consommateur∙rice∙s sur le caractère sain des produits commercialisés, Aced et le Gret ont accompagné les maraîchers à obtenir la certification SPG (Système participatif de garantie) pour leur production. Le choix de cette certification se justifie par son caractère participatif et son coût accessible pour les petits producteurs. Un groupe pilote d’une cinquantaine de producteurs familiaux regroupés en trois coopératives a été sélectionné sur la base de critères rigoureux : détention d’un numéro d’immatriculation, expérience en matière de production maraîchère agroécologique, représentativité des femmes au sein des bureaux exécutifs, superficie commune du groupement, entre autres. Après avoir été formés par un animateur agréé et suivis par un dispositif de certification composé de producteurs, de consommateurs, de la Fupro, d’acteurs du bio et de certains services étatiques, ces trois coopératives ont obtenu leur certificat, valide pour deux ans. Ce sont les légumes certifiés SPG de ces groupements qui ont été commercialisés de manière privilégiée par Agrikoo.
Des résultats prometteurs
Aujourd’hui, les maraîcher∙e∙s disposent de circuits sûrs pour commercialiser leurs légumes et ont réduit considérablement les pertes post-récolte qui sont passées de 35% à 8%.
Pendant la campagne 2021-2022 par exemple, une transformatrice spécialisée dans la déshydratation et la pré-cuisson des légumes, s’est procurée 100kg de grande morelle, le légume feuille local le plus consommé au Bénin. Au cours de cette même campagne, Agrikoo a commercialisé 921 kg de célosie, 565 kg de grande morelle et 400 kg de piment certifiés SPG.
De nouvelles pistes de diversification sont également explorées : de nombreux restaurateurs et supermarchés de Cotonou et d’Abomey-Calavi se sont montrés intéressés par un approvisionnement régulier en légumes fruits et feuilles.
Pour Laurenda Todome, directrice des opérations d’Aced « l’enjeu est maintenant de saisir davantage d’opportunités commerciales, d’élargir la base de maraîchers certifiés SPG et de sensibiliser les ménages sur le consommer local en associant la Ligue des consommateurs du Bénin. Il est également nécessaire de développer un plaidoyer plus efficace au niveau de l’Etat béninois ».
Ces activités ont été menées dans le cadre du projet Améliorer la mise en marché des produits maraichers agroécologiques issus du compost des jacinthes, mis en œuvre par le Centre d’Actions pour l’Environnement et le Développement Durable (ACED) en partenariat avec le Gret entre 2020 et 2022. Il a bénéficié du soutien du Comité Français de Solidarité Internationale (CFSI) et, à travers lui, d’un financement de la Fondation de France et de l’Agence française de développement (AFD), dans le cadre du Programme de Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest (Pafao).
LES POINTS MARQUANTS
- Au Bénin, des coopératives agricoles proposent équipement et formation à leurs membres pour développer la production de miel et remédier à la déforestation
- 560 apiculteurs du centre et du nord ont amélioré leurs revenus avec cette activité alternative à l’exploitation forestière
Face aux enjeux liés à la gouvernance foncière, plusieurs initiatives de cartographie participative ont été menées, au Bénin et ailleurs en Afrique. Une initiative de ce type est d’autant plus indispensable au Bénin, sachant que les limites des villages n’ont pas encore de reconnaissance administrative. Comment tirer des enseignements de ces expériences, pour alimenter la méthodologie de réalisation des cartes participatives ? Une méthode de cartographie participative peut-elle être institutionnalisée ?
Azovè (Aplahoué), 12 Fév. 2021 (ABP) - Le Réseau pour l'intégration des femmes, des ongs et associations africaines section Bénin (RIFONGA-Bénin), a organisé ce vendredi à la salle de réunion de l'arrondissement d'Azovè, une causerie-débats sur les droits fonciers des femmes, en présence des sages, des têtes couronnées, des religieux et du roi d'Azovè.
A la faveur d’un atelier de formation du réseau Wildaf/Feddaf-Bénin appuyé par la fondation Konrad-Adenauer à l’attention des acteurs de la gouvernance foncière en milieu rural, des participants venus des communes du département du Zou ont été entretenus sur les enjeux économiques d’un accès sécurisé des femmes à la terre. Nous vous rapportons 05 bonnes raisons pour ne plus empêcher les femmes d’accéder à la terre.
Par: Olivier Ribouis*