Date: 07 avril 2016
Source: La France Agricole
Par Arielle Delest
Face à l’avidité de certains investisseurs, les Safer jugent urgent de renforcer les politiques foncières. « Que la terre soit transmise en direct ou par le biais de cessions de parts sociales, les mêmes règles doivent s’appliquer », plaident-elles.
« Acheter 1 700 ha de céréales en France sans aucun contrôle, c’est possible ! », s’insurgent les Safer dans un communiqué du 7 avril, faisant allusion à l’acquisition récente des parts sociales d’une exploitation dans l’Indre par un groupe chinois. Les Safer dénoncent un manque de moyens juridiques, qui touche aussi la CDOA (commission des structures), pour s’assurer que le projet d’acquisition répond bien aux objectifs des politiques publiques.
Le foncier est en train de nous échapperLa FNSafer, dans un communiqué du 7 avril 2016.
« Il suffit, en effet, d’organiser la cession par le biais de ventes de parts sociales », regrettent les Safer, estimant que cette perte de pouvoir met en danger notre sécurité alimentaire et notre modèle d’agriculture familiale. « L’objectif poursuivi par ce groupe [chinois] est aux antipodes du mode d’agriculture promu par la France depuis les années soixante et réaffirmé par la loi d’avenir pour l’agriculture en 2014 : aucune installation n’est prévue mais simplement la mise en place de salariés, aucune implication sur les territoires n’est possible à cette échelle, aucun circuit court n’est envisagé puisque la production est destinée à l’exportation ».
« Le foncier est en train de nous échapper », alertent les Safer. « Un marché totalement libre, c’est une porte ouverte aux excès, à la financiarisation et à la spéculation, particulièrement préjudiciables à l’installation de nouveaux agriculteurs. »