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Library La sécurisation des terres agricoles du domaine public à l’épreuve du clientélisme politique en Algérie

La sécurisation des terres agricoles du domaine public à l’épreuve du clientélisme politique en Algérie

La sécurisation des terres agricoles du domaine public à l’épreuve du clientélisme politique en Algérie

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Date of publication
December 2019
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En juillet 2017, le nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, tient un Conseil interministériel et procède au gel de plusieurs décisions concernant « l’affectation des réserves foncières destinées à la création de nouvelles exploitations agricoles et d’élevage » [1]. Ces décisions ont été prises par son prédécesseur, Abdelmalek Sellal, quelques mois auparavant dans l’intention d’attribuer des milliers d’hectares de terres arables à des investisseurs privés en vue de la création de quelque 300 nouveaux projets agricoles. Abdelmadjid Tebboune prônera par la suite la « révision des textes et dispositifs réglementaires présidant à la gestion, à l’affectation et à l’exploitation des réserves foncières agricoles en veillant à mettre un terme aux contradictions constatées et l’élaboration d’un nouveau cahier des charges déterminant les conditions d’accès aux réserves foncières agricoles du domaine national ». Il sera cependant limogé du gouvernement en août 2017 après être entré en conflit avec des hommes-clés au sommet de l’État et des organisations patronales proches du cercle présidentiel, à l’instar du Forum des Chefs d’Entreprises (FCE), en raison de sa volonté d’introduire des changements visant à revoir la gestion et la distribution des deniers publics. Aussitôt nommé, son successeur, Ahmed Ouyahia, procède à l’annulation de toutes les décisions prises par Abdelmadjid Tebboune. En novembre 2018, les services de la présidence rendent publique une lettre attribuée au chef de l’État et adressée aux agriculteurs dans laquelle il est souligné : « Je n’ai de cesse d’insister pour que le gouvernement place, en consécration de l’article 19 de la Constitution, le foncier agricole parmi ses priorités, étant une ligne rouge à ne pas transgresser, et ce notamment à travers la sécurisation de sa possession et la récupération du foncier non exploité de manière rationnelle et économique » [2]. Le rappel de ces quelques faits récents met la lumière sur les luttes politiques entourant le foncier agricole en Algérie qui, au même titre que tous les secteurs vitaux et autres ressources naturelles, a toujours été au centre des jeux de pouvoir depuis l’indépendance en 1962. Dès lors, la sécurisation de ces terres ne risque-t-elle pas de s’avérer hypothétique du moment que l’accès à celles-ci est conditionné par des critères autres que ceux devant garantir leur exploitation rationnelle ?

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Authors and Publishers

Author(s), editor(s), contributor(s)

Mohamed Naïli

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