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Construites à partir des années 1960 sous l’impulsion du Schéma directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de 1965, cinq villes nouvelles ont vu le jour en région parisienne. Leur aménagement laisse entrevoir une volonté de répondre à des besoins urbains identifiés, se conjuguant parfois avec l’offre d’espaces, de services ou d’équipements envisagés alors comme novateurs. Maurepas, rattachée jusqu’en 1984 à l’agglomération nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, a été façonnée en partie par ces aspirations. Elle constitue aujourd’hui une commune à la population vieillissante et à l’urbanisme marqué par des jeux d’échelle, des cloisonnements et par une relative uniformité. La configuration de la ville laisse entrevoir la volonté d’ébaucher « un nouveau genre de vie urbaine »(Pachaud, 2006) manifeste durant les années soixante et soixante-dix tandis que l’histoire de la commune permet d’envisager les difficultés inhérentes à l’intercommunalité. Au cœur de cette histoire se retrouvent des ménages de la classe moyenne, entrés dans le périurbain comme des pionniers. Portés par l’idéologie d’une ville-nouvelle où « tout est à construire » et qui leur ouvrait, parallèlement, des perspectives nouvelles en termes « d’espaces à soi », ces derniers sont aujourd’hui âgés de plus de soixante ans. Quarante ans après leur installation, leurs discours sur la ville révèlent l’existence de plusieurs ordres de tension : tension entre ruralité et urbanité, d’une part, tension entre adhésion, différenciation et réflexivité, de l’autre. Ces tensions peuvent être mises en parallèle avec les évolutions de la ville et la façon dont les formes urbaines sont mises en question dans l’espace des débats publics. Ces différents éléments nous conduiront à envisager les résistances et les projections à l’œuvre ainsi que les processus de subjectivation qu’elles révèlent parfois.
Through the impetus of the 1965 “Schéma directeur d’Aménagement et d’Urbanisme” (Strategic plan for land development and city planning), five new cities were built in the 1960s in the outskirts of Paris. Their development suggests the will to meet precise urban needs sometimes coupled with space availability, and services and equipment offers then thought of as innovative. Maurepas – until 1984 part of the new built-up area of Saint-Quentin-en-Yvelines - was shaped in part by these aspirations. Today, its population is ageing and its urban layout reflects power struggles and is characterized by partitioning and relative uniformity. The city’s design hints at a will to build “a new style of urban life” (Gladieu, 2003). During this evolution, trailblazing middle-class households settled the area and took centre stage. They were driven by a belief in a new city where everything was to be built and that offered new perspectives in terms of personal space. They are now over sixty. Forty years after they settled in, their discourse on the city shows several sources of tension: on the one hand, tensions between rural and urban areas, and on the other, tensions between adherence, differentiation and reflexivity. These tensions can be paralleled with the city’s evolution and the way public debates on urban forms are being framed. These different elements lead us to consider the existing resistances and projections as well as the subjectivization processes they sometimes reveal.