Former les jeunes agriculteurs guyanais à des pratiques agro-écologiques dans des pays voisins. C’est l’objectif du programme REACT (Réseau d’enseignement et de l’agro-écologie dans les Caraïbes). Son financement s'élève à un montant de 1,2 million d’euros dont 1,15 million de fonds européens et 50 000 euros financés par la Collectivité territoriale de Guyane.
Thibaut Lechat-Véga, porte-parole de la majorité, nous explique que : « le but est d’aller voir les pratiques qui ont cours dans ces pays, voir ce qui est adaptable à la Guyane et faire en sorte de professionnaliser la filière. Nous avons connu, en 10 ans, une augmentation de 40% du nombre d’agriculteurs. Peu d’entre eux ont bénéficié de formation. Nous souhaitons former des ingénieurs agricoles pour la Guyane ».
Le secteur de l’agriculture est en cours de structuration, avec des filières plus en avance que d’autres, comme celle de l’élevage constate Thibault Lechat-Véga. « Ce qui explique qu’on ne parvienne à capter que 3% des financements du POSEI ».
Le POSEI (programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité) est l’outil de mise à disposition d’aides européennes et nationales au secteur agricole, à destination de toutes les régions ultrapériphériques. Il vise à améliorer la compétitivité économique et technique des filières agricoles des Outre-Mer.
Le POSEI comprend deux volets ; le premier concerne des mesures en faveur des productions agricoles locales (MFPAL) qui concentrent les aides aux filières “traditionnelles” telles que la banane, la canne à sucre et le rhum notamment. Les MFPAL permettent également de verser des aides à la diversification végétale et à l’alimentation des bétails.
Quant au deuxième volet, le régime spécifique d’approvisionnement (RSA), il s’agit d’une aide à l’importation d’intrants indispensables au développement des filières agricoles que sont les engrais, par exemple. « Je pense qu’il est avant tout important de structurer les filières pour gagner en productivité. Développer les compétences nécessaires pour capter les financements européens, ce sera la cerise sur le gâteau », synthétise l’élu.
La question du foncier est fréquemment remise sur la table des discussions, dans un contexte où plus de 90% du territoire guyanais appartient à l’Etat français. Pour Thibaut Lechat-Véga: « nous devons déjà œuvrer pour la cession des 400 000 hectares pour les peuples autochtones et des 250 000 hectares pour la CTG (et les communes), obtenue dans le cadre des accords de Guyane. Nous devons aussi faire en sorte que l’ONF s’acquitte des taxes sur le foncier non-bâti ».