Côte d’Ivoire - Contexte et Gouvernance Foncière | Land Portal

Par Marie Gagné, révisé par Arsène Brice Bado, Centre de Recherche et d’Action pour la Paix (CERAP), Université Jésuite, Côte d’Ivoire


La Côte d’Ivoire est un pays littoral dont la façade sud borde l’Océan Atlantique sur 520 km. Le relief est plat sur l’ensemble du territoire, à l’exception du mont Nimba, une chaîne de montagnes de 50 km situées à l’ouest du pays et dont le point culminant atteint 1 644 mètres. La Côte d’Ivoire comporte deux zones agro-écologiques principales. Les paysages du nord du pays se caractérisent par la présence de savanes et un climat semi-aride (le domaine soudanais) où les cultures vivrières, la production de coton et l’élevage prédominent. Les zones forestières du sud, où le climat est de type tropical humide (le domaine guinéen), accueillent les cultures de rente telles que le cacao et le café[1]. 

Figure : Carte de la végétation, République de la Côte d’Ivoire, 2009

Les questions foncières constituent en Côte d’Ivoire un enjeu crucial pour le développement agricole, la paix sociale et la légitimité des instances politiques. De 1960 à 1980, le pays connaît un fort essor économique dû à la vigueur du secteur agricole, en particulier les cultures de rentes destinées à l’exportation. Encouragés par les politiques du Président Félix Houphouët-Boigny (au pouvoir de 1960 à 1993), plusieurs migrants, ivoiriens et étrangers, s’installent au sud du pays pour y pratiquer l’agriculture. Le « miracle ivoirien » s’essouffle à partir des années 1980. De 1999 à 2011, le pays traverse une série de crises politiques et de violences ethniques en lien avec l’accès aux terres.

En Côte d’Ivoire, les modalités de gestion du foncier diffèrent selon les groupes ethniques. Le pays compte plus de 60 groupes ethnolinguistiques appartenant à quatre grandes catégories : les Akans dans le sud-est et centre du pays ; les Krous dans le sud-ouest ; les Mandés dans l’ouest et le nord-ouest ; et finalement, les Voltaïques dans le nord et le nord-est. De plus, les droits fonciers ne sont pas les mêmes pour les premiers arrivants dans une zone donnée (les autochtones) et les migrants ivoiriens (les allochtones) ou étrangers (les allogènes). En 2014, 24,2% de la population de près de 23 millions d’habitants est composée d’immigrants[2], pour la plupart des Burkinabè, mais également des Ghanéens et des Maliens. 

Contexte historique

Période coloniale : Dès les années 1920, l’État colonial invite les migrants en provenance du nord de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Burkina Faso (alors appelé Haute-Volta) à s’installer dans le sud-est de la Côte d’Ivoire pour cultiver le café et le cacao. L’expansion du front agricole se poursuit avec la mise en valeur du centre-ouest du pays dans les années 1930-1940. Les autochtones ne renoncent pas à leurs droits fonciers coutumiers, mais permettent aux nouveaux venus de déboiser et de cultiver le sol[3]. La situation ne pose à l’époque pas de problèmes notables vu la faible densité de population et les réserves forestières abondantes. 

Période postcoloniale : À son arrivée au pouvoir, le Président Houphouët-Boigny poursuit la stratégie coloniale d’expansion agricole et encourage activement l’immigration dans les zones productrices afin de développer l’économie. L’ensemble de ses politiques est sous-tendu par la vision que « la terre appartient à celui qui la met en valeur ». 

Le succès enregistré pendant deux décennies permet à la Côte d’Ivoire de se hisser au rang du plus grand producteur mondial de cacao et de devenir le pays le plus prospère et stable de la sous-région[4]. Le PIB croît en moyenne de 7% par an à partir des années 1960.

Toutefois, les litiges fonciers s’intensifient graduellement dus à un ensemble de facteurs économiques, sociaux et politiques. À partir des années 1980, la chute des cours mondiaux du cacao et du café, conjuguée à une piètre gestion gouvernementale, mène à un recul économique marqué. Incapables de subvenir à leurs besoins en ville, de nombreux citadins retournent s’installer dans leur région d’origine et réclament les terres prêtées aux migrants[5], parfois pour renégocier les conditions d’allocation selon des termes plus avantageux sans chercher à cultiver eux-mêmes ces terres[6]. 

Avec l’introduction du multipartisme en 1990, l’accès au foncier devient également un enjeu électoral. Le principal rival d’Houphouët-Boigny, Laurent Gbagbo, tente de recruter des supporteurs autochtones à travers un discours ciblant les populations migrantes installées dans les zones de production cacaotière. Ce genre de discours est repris et amplifié par Henri Konan Bédié, le président par intérim nommé au décès de Houphouët-Boigny en 1993. 

En réponse à l’intensification des conflits fonciers, le gouvernement adopte avec le soutien des bailleurs internationaux la Loi no 98-750 du 23 décembre 1998 relative au domaine foncier rural. La loi prend comme pilier l’immatriculation des droits coutumiers existants et érige la citoyenneté ivoirienne comme prérequis à la propriété foncière. Plutôt que de contribuer à clarifier et sécuriser les droits fonciers tel que souhaité, l’adoption de la loi accentue les tensions. En 1999, par exemple, les autochtones du sud-ouest ivoirien chassent de la zone 20 000 fermiers et travailleurs burkinabè ou originaires du nord ivoirien[7]. 

En 1999, un coup d’État renverse le gouvernement de Henri Konan Bédié. Laurent Gbagbo est élu en 2000 à la tête du pays, mais est lui aussi victime d’une tentative de coup d’État en 2002. Le coup d’État avorté se mue en rébellion armée opposant les Forces nouvelles qui contrôlent le nord de la Côte d’Ivoire aux forces gouvernementales au sud[8]. Les rebelles revendiquent la refonte du code de la nationalité, du code électoral et de la loi relative au domaine foncier rural, jugés discriminatoires à l’endroit des migrants. Des affrontements armés de faible intensité ont lieu de manière récurrente entre les deux camps. Les attaques contre les migrants sont particulièrement prononcées dans l’ouest forestier, où les jeunes autochtones ont le sentiment d’avoir été injustement spoliés de leurs terres[9]. Ces attaques engendrent de nombreux déplacements internes des populations. La crise prend officiellement fin en 2007 avec la signature des accords de Ouagadougou qui permettent la constitution d’un gouvernement d’union nationale.  

À l’issue de l’élection présidentielle de 2010, les candidats Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara clament tous deux leur victoire respective. L’impasse électorale traduit et cristallise à la fois les tensions entre les populations du sud (dont le candidat favori est Gbagbo) et du nord (représentées par Ouattara). Une guerre civile éclate, causant plus de 3 000 décès et le déplacement d’au moins 500 000 personnes entre décembre 2010 et avril 2011. 

L’arrestation de Laurent Gbagbo par les forces pro-Ouattara met fin à la crise politique, mais la paix entre migrants et autochtones demeure précaire, spécialement dans les zones cacaotières de l’ouest du pays[10]. En effet, l’arrivée de Ouattara marque un renversement des rapports de force et le retour à une politique agricole favorisant davantage les migrants. Les efforts afin d’appliquer la Loi relative au domaine foncier rural se sont intensifiés depuis l’accession au pouvoir de ce dernier, en cherchant toutefois à mieux protéger les droits fonciers des non-nationaux. En 2016, l’Agence foncière rurale (Afor) est créée pour mettre en œuvre la Loi sur le domaine foncier rural.

 

Législation et réglementation foncières

La Loi no 98-750 du 23 décembre 1998 relative au domaine foncier rural représente le plus important instrument législatif régissant l’accès aux terres en Côte d’Ivoire. Le but premier de cette loi consiste à formaliser les droits coutumiers à travers l’immatriculation des terres rurales, c’est-à-dire leur enregistrement au livre foncier[11]. Le processus de formalisation comporte deux étapes principales : dans un premier temps, l’obtention d’un certificat foncier, puis, dans un second temps, la transformation de ce certificat en titre de propriété privée (appelé titre foncier) à l’intérieur d’un délai de trois ans. Si le certificat est émis au nom d’une famille, d’un lignage ou d’un village, ses détenteurs doivent diviser les terres entre eux pour obtenir un titre de propriété individuelle[12].

Cette loi marque un renversement par rapport à la philosophie productiviste du Président Houphouët-Boigny : désormais, « la terre appartient à son propriétaire et non à celui qui la met en valeur »[13]. La loi reconnaît les droits fonciers coutumiers, mais exclut de la propriété les non-Ivoiriens, qui ne peuvent obtenir qu’un bail emphytéotique, défini comme un bail immobilier de longue durée. La loi consacre donc les autochtones comme seuls détenteurs légitimes de droits de propriété, au détriment des exploitants non ivoiriens qui ont accès au foncier à travers différents arrangements contractuels[14]. Cette disposition est devenue constitutionnelle en 2016.

 

Photographie: Publicité pour la certification foncière en Côte d’Ivoire (AFOR)

 

L’instabilité qui marque le pays de 1999 à 2011 entrave la mise en œuvre de la loi. En 2017, le gouvernement d’Alassane Ouattara émet une Déclaration de politique foncière rurale visant à sécuriser les droits fonciers « des détenteurs coutumiers, des concessionnaires et des exploitants » et augmente à 10 ans la période de validité des certificats avant leur transformation en titres fonciers (plutôt que trois ans comme prévu initialement)[15]. Dans les faits, peu d’Ivoiriens cherchent à sécuriser leurs terres. Le coût des procédures, les lenteurs administratives et la réticence des populations à payer l’impôt foncier une fois leur titre foncier obtenu ont contribué à donner au certificat foncier une portée juridique plus large que ce que prévoyait la loi. Toutefois, même l’accès à un certificat foncier demeure difficile, voire impossible pour les migrants.

La Côte d’Ivoire n’étant pas traditionnellement un pays d’élevage, les lois du pays tendent à ignorer ou restreindre les activités pastorales. La Loi relative au domaine foncier rural, concernant principalement les terres à vocation agricole, ne fait aucune référence aux droits fonciers des éleveurs[16]. La Loi n° 2016-413 du 15 juin 2016 relative à la transhumance et aux déplacements du bétail vise pour sa part à diminuer et encadrer le convoyage du bétail à pied afin de réduire les divagations d’animaux et les conflits avec les agriculteurs. Cette loi cible principalement les éleveurs pratiquant la transhumance depuis les pays voisins[17]. 

Système de tenure foncière

Le système formel de tenure foncière en Côte d’Ivoire souffre d’un certain nombre d’ambiguïtés et de chevauchements. Il est néanmoins possible de distinguer quatre grands ensembles : le domaine public, le domaine rural, le domaine urbain et le domaine forestier. Chacun de ces domaines est régi par des lois différentes et se compose de sous-catégories. Toutefois, la gestion coutumière des terres en zones rurales et urbaines continue largement de prévaloir en Côte d’Ivoire.

Types de tenure foncière en Côte d’Ivoire

 

Domaine Sous-catégories Contenu
Domaine public Terres du domaine public de l'État

Domaine public naturel et artificiel, immatriculé ou non en ville et en campagne

Domaine rural

Terres propriété de l'État

- Terrains immatriculés au nom de l’État 

- Terrains sans statut juridique écrit

 

Terres propriété des collectivités publiques Terrains immatriculés au nom des collectivités publiques

Terres propriété des particuliers

Terrains immatriculés au nom d’une personne privée

Terres du domaine coutumier

 

Terres sur lesquelles s’exercent des droits coutumiers conformes aux traditions ou cédés à des tiers à titre provisoire
Terres du domaine concédé par l’État à des collectivités publiques et des particuliers Terres du domaine privé de l’État accordées à titre provisoire
Domaine urbain Terres du domaine privé de l'État
  •  Terrains immatriculés au nom de l’État
  • Terrains sans statut juridique écrit

 

Zone d'Aménagement différé (ZAD)

Espace réservé par l’Autorité pour des projets de constructions ou d’activités dans l’intérêt général

Terres propriété des particuliers Terrains immatriculés au nom d’une personne privée à travers un titre de concession définitive publié au Livre foncier
Domaine forestier national Domaine forestier des personnes morales de droit public

- Domaine forestier public de l'État (réserves naturelles intégrales, parcs nationaux, réserves naturelles partielles)

- Domaine forestier privé de l'Etat (forêts classées, des agro-forês, forêts acquises ou créées dans le domaine rural par l'État, jardins botaniques) 

- Domaine forestier des collectivités territoriales (forêts classées au nom de celles-ci, forêts concédées par l'Etat, forêts acquises ou créées dans le domaine rural par celles-ci, jardins botaniques)t

Domaine forestier des personnes morales de droit privé

- Forêts naturelles ou créées par des personnes morales de droit privé sur des terres régulièrement acquises

- Forêts communautaires 

- Forêts sacrées

Domaine forestier des personnes physiques

- Forêts naturelles situées sur des terres sur lesquelles ces personnes jouissent d'un droit de propriété ou de droits coutumiers 

- Plantations forestières créées sur des terres sur lesquelles ces personnes jouissent d'un droit de propriété, de droits coutumiers ou d'un bail

 

Sources : Loi no 98-750 du 23 décembre 1998 relative au domaine foncier rural ; Loi n° 2019-675 du 23 juillet 2019 portant Code forestier; Rochegude, Alain et Caroline Plançon. 2009. « Fiche pays : Côte d’Ivoire », Décentralisation, foncier et acteurs locaux, Comité technique « Foncier et développement ». URL : http://www.foncier-developpement.fr/wp-content/uploads/fiche-pays-cote-d...

 

Tendances dans l'utilisation des terres

La déforestation constitue une tendance lourde en Côte d’Ivoire. Près de 64% des terres sont consacrées à l’agriculture et l’élevage extensif, dans un contexte où 68% de la population active travaille dans le secteur agricole. Les forêts denses au Sud et à l’Ouest, qui couvraient auparavant un tiers du territoire, ont sensiblement diminué depuis la période coloniale. La déforestation, liée à la croissance soutenue de la population et l’expansion des superficies cultivées, contribue à la diminution de la biodiversité, l’érosion des sols et la pollution des cours d’eau[18]. De 78 500 km2 en 1990, le couvert forestier a chuté à 28 360 km2 en 2020 (pour une superficie nationale de 322 462 km2)[19]. Il est souvent rapporté dans les médias que la Côte d’Ivoire aurait perdu 80% de ses forêts depuis l’indépendance du pays en 1960. 

Les transactions sur le foncier en marge du cadre légal sont fréquentes dans les zones forestières et se sont même intensifiées pendant les années de conflit. Les transferts entre autochtones et migrants incluent notamment les achats-ventes de terres, les locations de court terme et le planter-partager. Le planter-partager constitue une forme de contrat visant la création de nouvelles plantations. Ce contrat lie un propriétaire qui fournit la terre et un exploitant qui finance et coordonne sa mise en culture. La production est répartie entre les deux parties et les terres reviennent au propriétaire coutumier à la fin de la période d’exploitation[20]. 

Investissements et acquisitions de terres

Bien que le gouvernement d’Alassane Ouattara fasse de l’agriculture industrielle un fer de lance économique, la course aux terres par des étrangers en Côte d’Ivoire semble moins prononcée qu’ailleurs en Afrique. Les nouvelles acquisitions depuis les années 2000 concernent principalement la création de fermes agro-industrielles de taille moyenne, la reprise d’espaces anciennement exploités par des sociétés d’État ou l’achat de petites surfaces agricoles par des résidents urbains[21]. Rappelons que les titres fonciers ne sont légalement accessibles qu’aux nationaux. Une étude estime qu’entre 2000 et 2012, les non-nationaux ont néanmoins acquis 21% de l’ensemble des superficies transigées pendant cette période (soit un total de 119 578 hectares), le reste (79%) étant obtenu par des nationaux. Ces transactions visaient l’établissement d’exploitations agro-industrielles et de concessions minières. Pour accéder au foncier, les investisseurs agricoles étrangers concluent des contrats avec les populations détentrices des terres. Par exemple, la société Dekel-Oil, une filiale du groupe israélien Rina Group produisant de l’huile de palme, cultive 2 000 hectares de terres contre lequel elle verse un tiers des bénéfices de vente aux propriétaires terriens[22]. 

Depuis l’indépendance, les cultures d’hévéas et de palmiers ont pris de l’expansion en Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire est ainsi devenue en 2021 le quatrième producteur de caoutchouc au monde et le premier en Afrique[23]. En 2021, les plantations hévéicoles occupent une superficie de 600 000 hectares, composées à 60% par des vergers familiaux[24]. Il existe toutefois de grandes exploitations contrôlées par des compagnies étrangères et ivoiriennes, parmi lesquelles on compte la Société Internationale des Plantations d’Hévéas, détenue par Michelin et le groupe ivoirien SIFCA. Cette compagnie cultive 16 100 hectares en régie en plus de s’approvisionner en caoutchouc auprès de petits producteurs. Outre le caoutchouc, SIFCA est active dans la production d’huile de palme (40 000 hectares) et le sucre (14 000 hectares). SOCFIN, une société multinationale belge, gère pour sa part 23 900 hectares de plantation à travers la Société de Caoutchouc de Grand Béréby (SOGB). Les populations riveraines s’opposent souvent à la présence de ces exploitations.

D’autres tentatives d’acquisitions de terres à grande échelle ont toutefois échoué en Côte d’Ivoire, par exemple un ambitieux projet de production de riz en partenariat public-privé. Ce projet proposé par Louis-Dreyfus Company visait à cultiver de 100 000 à 200 000 hectares de riz[25]. 

 

Droits fonciers communautaires

Règle générale, les premiers habitants qui cultivent la terre d’un endroit donné, les autochtones, en sont les propriétaires coutumiers. Le gestionnaire désigné de la terre représente la famille ou le lignage, à qui la terre appartient collectivement. Selon la tradition, les droits coutumiers sur la terre sont permanents et inaliénables, signifiant qu’ils sont transmis de génération en génération à l’intérieur de l’unité familiale ou lignagère. 

Les migrants ne bénéficient pas des mêmes droits fonciers que les autochtones. Les logiques régionales d’installation des migrants qui se sont constituées à l’époque coloniale perdurent jusqu’à aujourd’hui. Il existe deux modèles principaux dans les régions du sud-est. Le modèle le plus commun est celui où les migrants travaillent en tant qu’employés agricoles pour les familles hôtes en contrepartie de rémunérations annuelles. Toutefois, les propriétaires terriens leur permettent de faire des cultures vivrières sur des parcelles « prêtées » chaque saison. La seconde logique d’investissement agricole, connue sous le nom « aboussouan », consiste à partager les fruits des ventes en fin de campagne entre le propriétaire et le travailleur (selon un schéma de répartition de 2/3 pour le propriétaire et 1/3 pour l’exploitant). 

Dans le centre-ouest, le système de « tutorat » constitue le socle de l’investissement agricole. Les migrants peuvent accéder à la terre à travers un « tuteur » qui leur accorde un droit d’usage sur sa propriété coutumière. Ce contrat moral implique une redevance. Dès lors que

l’autochtone (c’est-à-dire le tuteur) accueille un « étranger », celui-ci doit lui retourner la bienveillance sous diverses formes. Les migrants bénéficiant de tels droits d’usage sont responsables de l’essentiel de la production de café et de cacao en Côte d’Ivoire[26]. 

En Côte d’Ivoire, les droits fonciers communautaires font fréquemment l’objet de litiges. Dans le nord et le centre du pays, les conflits opposent souvent les agriculteurs aux éleveurs dans un contexte de pression croissante sur les terres. Ces zones accueillent des pasteurs transhumants en provenance du Mali ou du Burkina Faso, mais également des Peuls sédentarisés qui y pratiquent l’élevage et l’agriculture. Les éleveurs, qu’ils soient ivoiriens ou étrangers, ne possèdent qu’un droit d’usage sur les terres où ils font paître leurs animaux. Les fermiers Sénoufo de la savane, se tournant de plus en plus vers la culture de mangues et de noix de cajou, réduisent l’espace ainsi disponible pour les troupeaux. Les dégâts que les animaux imposent aux récoltes dans les champs sont source de tensions. La vaine pâture, c’est-à-dire la mise à disponibilité gratuite des champs cultivés pour nourrir le bétail, est aussi de plus en plus remise en question avec l’imposition de frais d’accès par les propriétaires fonciers[27].

Photographie: La Savane à rôniers, Réserve de Faune d'Abokouamékro en Côte d’Ivoire, par l’Office ivoirien des parcs et réserves

Dans les zones forestières du sud, les tensions prennent principalement place entre communautés autochtones et agriculteurs migrants. Pendant la crise postélectorale de 2010, les violences entre groupes ethniques ont été particulièrement aiguës dans l’ouest du pays, incitant plusieurs membres des communautés guéré et yacouba à se réfugier au Libéria. Plusieurs autochtones détenteurs de droits coutumiers ayant quitté la région n’ont pas regagné leurs terres par crainte de représailles à la suite de la victoire de Ouattara en 2011[28]. Les conflits ont également une dimension intergénérationnelle dans la mesure où plusieurs jeunes autochtones retournés dans leur village et sans perspective claire d’avenir accusent les aînés d’avoir « bradé le patrimoine foncier aux migrants »[29].      

Les efforts du gouvernement pour formaliser les droits fonciers coutumiers tardent à porter fruit. Entre 2010 et 2017, seulement à peu près 4 000 certificats fonciers ont été délivrés sur une surface totale de 118 465 hectares, représentant 0,5% de l’objectif final[30]. En 2021, ce chiffre s’élève à 7 523 certificats fonciers[31]. La politique d’immatriculation des terres génère des attentes possiblement incompatibles, voire conflictuelles. D’une part, les autochtones souhaitent faire enregistrer leurs terres coutumières afin d’éviter de perdre le contrôle sur celles-ci au profit des migrants. D’autre part, les migrants entendent faire reconnaître les transactions contractuelles passées qui leur permettent d’accéder à ces mêmes terres[32]. Les acteurs disposant de plus de pouvoir économique ou politique sont d’ailleurs plus susceptibles de recourir à la certification foncière. Dans les zones du centre-ouest et sud-ouest par exemple, les demandes decertificats ont majoritairement été introduites par les migrants qui ont maintenant la faveur des autorités[33].

 

Droits fonciers des femmes

La Constitution de 2000 reconnaît l’égalité des genres. La Loi no 98-750 du 23 décembre 1998 relative au domaine foncier rural demeure pour sa part silencieuse sur les droits fonciers des femmes : sans prévoir de mécanismes d’exclusion basés sur le genre, elle ne promeut pas non explicitement plus l’accès des femmes aux terres[34]. La loi se contente de reconnaître les « droits coutumiers conformes aux traditions » ou « droits coutumiers cédés à des tiers ». 

Or, dans les faits, les règles coutumières permettent rarement aux femmes d’accéder à la propriété foncière, de participer à la gestion des terres ou d’en hériter. Les femmes bénéficient généralement de droits d’usage en tant que membres de l’unité familiale[35]. Ces dernières tendent à dédier leurs terres aux cultures vivrières pour l’autoconsommation. Il existe néanmoins des exceptions. Des femmes appartenant à l’élite économique, administrative ou politique possèdent parfois leur propre plantation de cacao ou de palmiers qu’elles acquièrent par achat ou dans le cadre du planter-partager. 

Photographie : Femme transportant des ignames, Côte d’Ivoire, par The UN-REDD Programme (CC BY-NC 2.0)

Les prises de décisions reliées à la gestion des terres sont aussi habituellement réservées aux hommes (chefs de famille, chefs de lignage ou chefs de village selon le cas). Bien que les règles successorales varient en fonction des groupes ethniques, les enfants de sexe féminin sont généralement exclus de l’héritage. Toutefois, certaines sociétés matrilinéaires du sud-est « permettent aux femmes d’hériter la terre de leur famille d’origine » ou octroient la terre « aux héritiers de sexe masculin par le biais de leur mère »[36]. Dans ce dernier cas de figure, l’héritage foncier est légué de l’oncle aux fils de ses sœurs.

En somme, l’émission de certificat ou de titre foncier pour les femmes est pratiquement impossible selon les règles du droit coutumier[37], en particulier dans les sociétés patrilinéaires. Les inégalités de genre se reflètent dans la mise en œuvre de la politique foncière rurale. En date de juin 2021, seulement 11% des certificats fonciers délivrés ont été octroyés à des femmes[38].

Dans les zones matrilinéaires du sud-est, le nombre de certificats fonciers obtenus par des femmes est plus élevé que dans les zones du centre-ouest et sud-ouest. Toutefois, les certificats sont collectifs pour éviter les conflits intra-familiaux s’il devait y avoir morcellement des terres.

Régimes fonciers en milieu urbain

Jusqu'au milieu des années 1970, les mouvements de populations sont marqués par un taux modeste d’émigration des campagnes aux villes en Côte d’Ivoire, suivis d’une période de stagnation. Entre 1988 jusqu’au moins 1998, la tendance s’inverse toutefois : l’émigration urbaine augmente à un point tel que le pays s’engage dans un mouvement de désurbanisation. Le flux migratoire des villes à la campagne constitue une réponse des jeunes à la pauvreté grandissante en milieu urbain, mais viennent nourrir les conflits fonciers intergénérationnels et interethniques, autant dans les zones de forêts que de savanes[39]. En 2018, il est estimé que 49,2% de la population ivoirienne vit toujours en campagne[40]. La population urbaine croît à un rythme annuel de 3,4% en 2020, comparativement à 4,5% en 1990[41]. 

Tout comme les campagnes, les zones urbaines sont marquées par la persistance de la gestion coutumière et des transactions informelles de terres. Toutefois, l’Ordonnance n° 2013-481 du 2 juillet 2013 fixant les règles d'acquisition de la propriété des terrains urbains ne reconnaît pas l’existence de droits coutumiers en zone urbaine (contrairement aux textes de loi sur le foncier rural). Techniquement, seul l’État peut vendre les terrains déjà lotis et immatriculés à son nom. Dans la pratique, toutefois, l’insuffisance de terrains constructibles détenus par l’État pousse les demandeurs à s’adresser directement aux propriétaires coutumiers. Ces propriétaires identifient les terres à céder afin de procéder à un lotissement villageois qui sera immatriculé au nom de l’État. Le lotissement est par la suite officieusement restitué aux détenteurs coutumiers qui perçoivent les bénéfices de la vente. Les terres ainsi transigées font éventuellement l’objet d’une régularisation auprès des autorités qui délivrent un titre foncier puis un arrêté de concession définitive (ACD) au nouvel acquéreur[42].

Plusieurs résidents des zones urbaines ne possèdent toutefois pas d’ACD sur le terrain qu’ils occupent et ne sont donc propriétaires que de leur maison. Les quartiers d’habitats informels en zone urbaine ou périurbaine sont nombreux[43]. L’étalement de plusieurs villes amenuise également les espaces ruraux ou périurbains consacrés à l’agriculture. 

 

Photographie : Vue aérienne d'Abdijan, la capitale de Côte d’Ivoire, par Basile Zoma/United Nations Photo (CC BY-NC-ND 2.0)

Le 14 août 2020, le gouvernement a promulgué le Code de l’Urbanisme et du Domaine Foncier Urbain, qui regroupe en une loi unique l’ensemble des décrets et arrêtés portant sur les questions foncières en zone urbaine. Le gouvernement s’est engagé en 2021 dans une réforme pour procéder en amont au « titrement massif des parcelles foncières urbaines », c’est-à-dire au moment de l’approbation des lotissements et non plus lorsqu’une demande pour un arrêté de concession définitive est introduite en aval[44]. Plus largement, la réforme vise à réduire la complexité et les frais associés aux procédures d’obtention d’un arrêté de concession définitive. 

Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers

La Loi sur le domaine foncier rural du 23 décembre 1998 a été élaborée bien avant l’adoption des Directives volontaires. Bien que la Côte d’Ivoire mentionne les Directives volontaires dans sa Déclaration de politique foncière rurale de 2017, cette Déclaration ne précise pas comment ses principes et recommandations s’appliquent dans le contexte de la mise en œuvre de la loi foncière[45].

Ligne du temps des régimes fonciers

1960 : Indépendance du pays et arrivée au pouvoir du Président Félix Houphouët-Boigny, qui encourage l’économie de plantation dans les zones forestières

1960-1980 : Période de croissance économique et de migration soutenue vers les zones forestières. L’émigration urbaine se poursuit jusqu’au moins l’année 2000. 

1998 : Adoption de la Loi no 98-750 du 23 décembre 1998 relative au domaine foncier rural

1999 : Coup d’État chassant Henri Konan Bédié du pouvoir et interrompant la mise en oeuvre de la Loi sur le domaine foncier rural

2002 : Coup d’État avorté visant Laurent Gbagbo, suivi de conflits fonciers jusqu’en 2007

2010-2011 : Violences postélectorales et déplacements de populations

2013 : Publication de l’Ordonnance n° 2013-481 du 2 juillet 2013 fixant les règles d'acquisition de la propriété des terrains urbains

2016 : Création de l’Agence foncière rurale (Afor), chargée de mettre en œuvre la Loi sur le domaine foncier rural

2017 : Adoption de la Déclaration de Politique Foncière Rurale de la Côte d’Ivoire

2019 : Révision des textes législatifs et adoption de la Loi n° 2019-675 du 23 juillet 2019 portant Code forestier

2020: Adoption du Code de l’Urbanisme et du Domaine Foncier Urbain 

Vous souhaitez approfondir le sujet?

Les suggestions de l’auteur pour des lectures supplémentaires 

Pour comprendre les dynamiques foncières en milieu urbain, je recommande un article du socio-économiste Valentin Kouakou Kra. Ce dernier examine comment des espaces auparavant délaissés (les « bas-fonds ») et alloués à des maraîchers migrants font maintenant l’objet de convoitises par les autochtones baoulés et les agents municipaux. En contexte d’urbanisation et de raréfaction des terres, ces espaces sont repris pour la construction de maisons, réduisant ainsi les champs dédiés à l’agriculture urbaine. 

Si vous préférez en apprendre davantage sur les processus de certification foncière, je suggère un rapport  par Catherine Boone, Arsène Brice Bado, Aristide Mah Dion et Zibo Irigo. Dans cette publication, les auteurs examinent comment les différences régionales influencent la demande de certification des terres de 2004 à 2017. L’étude identifie les variables économiques, démographiques et politiques qui expliquent les préférences hétérogènes et même conflictuelles en matière de certification foncière.

[1] USAID. 2017. Côte d’Ivoire– Property Rights and Resource Governance Profile. URL : https://landportal.org/library/resources/property-rights-and-resource-go.... https://www.gouv.ci/_geographie.php

[2] Kouamé, Georges. 2018. La loi foncière rurale ivoirienne de 1998 à la croisée des chemins : vers un aménagement du cadre légal et des procédures?, Paris: Comité technique « Foncier & développement », AFD and MEAE. URL: https://landportal.org/library/resources/la-loi-fonci%C3%A8re-rurale-ivo....

[3] Kouamé, Georges. 2018. La loi foncière rurale ivoirienne de 1998 à la croisée des chemins : vers un aménagement du cadre légal et des procédures?, Paris: Comité technique « Foncier & développement », AFD and MEAE. URL: https://landportal.org/library/resources/la-loi-fonci%C3%A8re-rurale-ivo.... Mitchell, Matthew I. 2014. « Land tenure reform and politics in post-conflict Côte d’Ivoire: A precarious peace in the western cocoa regions ». Canadian Journal of African Studies/ La Revue canadienne des études africaines no 48 (2):203–221. URL : https://landportal.org/library/resources/land-tenure-reform-and-politics....

[4] USAID. 2017. Côte d’Ivoire– Property Rights and Resource Governance Profile ; URL : https://landportal.org/library/resources/property-rights-and-resource-go....

[5] Kouamé, Georges. 2018. La loi foncière rurale ivoirienne de 1998 à la croisée des chemins : vers un aménagement du cadre légal et des procédures ?, Paris: Comité technique « Foncier & développement », AFD and MEAE. URL: https://landportal.org/library/resources/la-loi-fonci%C3%A8re-rurale-ivo.... USAID. 2017. Côte d’Ivoire– Property Rights and Resource Governance Profile. URL : https://landportal.org/library/resources/property-rights-and-resource-go....

[6] Chauveau, Jean-Pierre, and Jean-Philippe Colin. 2014. La question foncière à l’épreuve de la reconstruction en Côte d’Ivoire. Promouvoir la propriété privée ou stabiliser la reconnaissance sociale des droits ?, Cahiers du Pôle Foncier. Montpellier: Cirad, IAMM, IRD and SupAgro. URL: https://landportal.org/library/resources/la-question-fonci%C3%A8re-%C3%A....

[7] Chauveau, Jean-Pierre, and Jean-Philippe Colin. 2014. La question foncière à l’épreuve de la reconstruction en Côte d’Ivoire. Promouvoir la propriété privée ou stabiliser la reconnaissance sociale des droits ?, Cahiers du Pôle Foncier. Montpellier: Cirad, IAMM, IRD and SupAgro. URL: https://landportal.org/library/resources/la-question-fonci%C3%A8re-%C3%A.... Mitchell, Matthew I. 2014. « Land tenure reform and politics in post-conflict Côte d’Ivoire: A precarious peace in the western cocoa regions ». Canadian Journal of African Studies/ La Revue canadienne des études africaines no 48 (2):203–221. URL : https://landportal.org/library/resources/land-tenure-reform-and-politics....

[8] Kouamé, Georges. 2018. La loi foncière rurale ivoirienne de 1998 à la croisée des chemins : vers un aménagement du cadre légal et des procédures ?, Paris: Comité technique « Foncier & développement », AFD and MEAE. URL: https://landportal.org/library/resources/la-loi-fonci%C3%A8re-rurale-ivo....

[9] Chauveau, Jean-Pierre, and Jean-Philippe Colin. 2014. La question foncière à l’épreuve de la reconstruction en Côte d’Ivoire. Promouvoir la propriété privée ou stabiliser la reconnaissance sociale des droits ?, Cahiers du Pôle Foncier. Montpellier: Cirad, IAMM, IRD and SupAgro. URL: https://landportal.org/library/resources/la-question-fonci%C3%A8re-%C3%A....

[10] Mitchell, Matthew I. 2014. « Land tenure reform and politics in post-conflict Côte d’Ivoire: A precarious peace in the western cocoa regions ». Canadian Journal of African Studies/ La Revue canadienne des études africaines no 48 (2):203–221. URL : https://landportal.org/library/resources/land-tenure-reform-and-politics....

[11]Kouamé, Georges. 2018. La loi foncière rurale ivoirienne de 1998 à la croisée des chemins : vers un aménagement du cadre légal et des procédures ?, Paris: Comité technique « Foncier & développement », AFD and MEAE. URL: https://landportal.org/library/resources/la-loi-fonci%C3%A8re-rurale-ivo.... USAID. 2017. Côte d’Ivoire– Property Rights and Resource Governance Profile ; URL : https://landportal.org/library/resources/property-rights-and-resource-go....

[12]Kouamé, Georges. 2018. La loi foncière rurale ivoirienne de 1998 à la croisée des chemins : vers un aménagement du cadre légal et des procédures ?, Paris: Comité technique « Foncier & développement », AFD and MEAE. URL: https://landportal.org/library/resources/la-loi-fonci%C3%A8re-rurale-ivo....

[13]Koné, Mariatou. 2006. « Quelles lois pour résoudre les problèmes liés au foncier en Côte d’Ivoire? » Grain de sel, septembre-novembre. URL :https://landportal.org/library/resources/quelles-lois-pour-re%CC%81soudr....

[14] Mitchell, Matthew I. 2014. « Land tenure reform and politics in post-conflict Côte d’Ivoire: A precarious peace in the western cocoa regions ». Canadian Journal of African Studies/ La Revue canadienne des études africaines no. 48 (2):203–221. URL : https://landportal.org/library/resources/land-tenure-reform-and-politics.... .

[15] Kouamé, Georges. 2018. La loi foncière rurale ivoirienne de 1998 à la croisée des chemins : vers un aménagement du cadre légal et des procédures?, Paris: Comité technique « Foncier & développement », AFD and MEAE. URL: https://landportal.org/library/resources/la-loi-fonci%C3%A8re-rurale-ivo....

[16] Soro, Débégnoun Marcelline. 2021. « Le pastoralisme d’élevage à l’épreuve de la sécurisation foncière en Côte d’Ivoire : Analyse prospective à partir du cas de Tienko en zone de savane. » Akofena no. 4 (2):125-138. URL : https://www.revue-akofena.com/wp-content/uploads/2021/09/10-T04-94-Debeg....

[17] USAID. 2017. Côte d’Ivoire– Property Rights and Resource Governance Profile. URL : https://landportal.org/library/resources/property-rights-and-resource-go....

[18] USAID. 2017. Côte d’Ivoire– Property Rights and Resource Governance Profile. URL : https://landportal.org/library/resources/property-rights-and-resource-go....

 

[19] Abroba, Jérôme Ake, Don Sun Sunda, and Jean-Luc Kouassi. 2020. Évaluation des ressources forestières mondiales 2020 - Rapport Côte d'Ivoire. Rome: FAO. URL: https://www.fao.org/3/cb0126fr/cb0126fr.pdf.

[20] Chauveau, Jean-Pierre, and Jean-Philippe Colin. 2014. La question foncière à l’épreuve de la reconstruction en Côte d’Ivoire. Promouvoir la propriété privée ou stabiliser la reconnaissance sociale des droits ?, Cahiers du Pôle Foncier. Montpellier: Cirad, IAMM, IRD and SupAgro. URL: https://landportal.org/library/resources/la-question-fonci%C3%A8re-%C3%A....

[21] ARD Inc (2005). Land tenure and property rights assessment for Angola. Washington, USAID.Grajales, Jacobo. 2018. « L’agro-business au village. La notion d’accaparement de terres à l’épreuve du cas ivoirien ». Politique africaine (151):155-177. URL: https://landportal.org/library/resources/l%E2%80%99agro-business-au-village.

 

[22] COPAGEN, Inter Pares et REDTAC. 2015. Touche pas à ma terre, c’est ma vie ! URL: https://landportal.org/library/resources/978-2-9815170-0-5/touche-pas-a%....

[23]Rogez, Olivier. 2021. « La Côte d'ivoire devient le quatrième producteur mondial de caoutchouc naturel, premier africain ». RFI, 29 mars. URL: https://landportal.org/news/2021/10/la-c%C3%B4te-divoire-devient-le-quat....

[24] Rogez, Olivier. 2021. « La Côte d'ivoire devient le quatrième producteur mondial de caoutchouc naturel, premier africain ». RFI, 29 mars. URL: https://landportal.org/news/2021/10/la-c%C3%B4te-divoire-devient-le-quat....

[25]Roger-Machart, Yves. 2021. Les investissements agricoles des entreprises françaises à l’étranger. Lyon: Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières (AVSF), Janvier. URL: https://www.avsf.org/public/posts/2598/rapport-investissements-agricoles....

 

[26] USAID. 2017. Côte d’Ivoire– Property Rights and Resource Governance Profile. URL : https://landportal.org/library/resources/property-rights-and-resource-go....

[27]Soro, Débégnoun Marcelline. 2021. « Le pastoralisme d’élevage à l’épreuve de la sécurisation foncière en Côte d’Ivoire : Analyse prospective à partir du cas de Tienko en zone de savane. » Akofena no. 4 (2):125-138. URL : https://www.revue-akofena.com/wp-content/uploads/2021/09/10-T04-94-Debeg.... USAID. 2017. Côte d’Ivoire– Property Rights and Resource Governance Profile. URL : https://landportal.org/library/resources/property-rights-and-resource-go....

[28] Mitchell, Matthew I. 2014. « Land tenure reform and politics in post-conflict Côte d’Ivoire: A precarious peace in the western cocoa regions ». Canadian Journal of African Studies/ La Revue canadienne des études africaines no 48 (2):203–221. URL : https://landportal.org/library/resources/land-tenure-reform-and-politics....

[29] ARD Inc (2005). Koné, Mariatou. 2006. « Quelles lois pour résoudre les problèmes liés au foncier en Côte d’Ivoire? » Grain de sel, septembre-novembre. URL : https://landportal.org/library/resources/quelles-lois-pour-re%CC%81soudr....

[30] Kouamé, Georges. 2018. La loi foncière rurale ivoirienne de 1998 à la croisée des chemins : vers un aménagement du cadre légal et des procédures ?, Paris: Comité technique « Foncier & développement », AFD and MEAE. URL: https://landportal.org/library/resources/la-loi-fonci%C3%A8re-rurale-ivo....

[31] Oguehi, Michel. 2021. « Environ 7000 certificats fonciers délivrés dans le domaine rural (AFOR) ». Agence de presse ivoirienne (AIP), 14 juillet; URL: https://landportal.org/news/2021/10/environ-7000-certificats-fonciers-d%....

[32] Chauveau, Jean-Pierre, and Jean-Philippe Colin. 2014. La question foncière à l’épreuve de la reconstruction en Côte d’Ivoire. Promouvoir la propriété privée ou stabiliser la reconnaissance sociale des droits ?, Cahiers du Pôle Foncier. Montpellier: Cirad, IAMM, IRD and SupAgro. URL: https://landportal.org/library/resources/la-question-fonci%C3%A8re-%C3%A....

[33]Boone, Catherine, Arsene Brice Bado, Aristide Mah Dion et Zibo Irigo. 2021. « Push, pull and push-back to land certification: regional dynamics in pilot certification projects in Côte d'Ivoire ». The Journal of Modern African Studies no. 59 (3):247-272. URL: https://landportal.org/library/resources/push-pull-and-push-back-land-ce....

[34] FAO. 2021. Base de données Genre et le Droit à la Terre, URL: http://www.fao.org/gender-landrights-database/country-profiles/listcount...

[35]Koné, Mariatou. 2006. « Quelles lois pour résoudre les problèmes liés au foncier en Côte d’Ivoire? » Grain de sel, septembre-novembre. URL : https://landportal.org/library/resources/quelles-lois-pour-re%CC%81soudr....

[36] FAO. 2021. Base de données Genre et le Droit à la Terre, URL: http://www.fao.org/gender-landrights-database/country-profiles/listcount...

[37] Koné, Mariatou. 2006. « Quelles lois pour résoudre les problèmes liés au foncier en Côte d’Ivoire? » Grain de sel, septembre-novembre. URL : https://landportal.org/library/resources/quelles-lois-pour-re%CC%81soudr....

[38] Oguehi, Michel. 2021. « Environ 7000 certificats fonciers délivrés dans le domaine rural (AFOR) ». Agence de presse ivoirienne (AIP), 14 juillet; URL: Oguehi, Michel. 2021. « Environ 7000 certificats fonciers délivrés dans le domaine rural (AFOR) ». Agence de presse ivoirienne (AIP), 14 juillet; URL:

[39]Beauchemin, Cris. 2004. « Pour une relecture des tendances migratoires internes entre villes et campagnes : une étude comparée Burkina Faso-Côte-d’Ivoire ». Cahiers québécois de démographie no. 33 (2):167-199. URL: https://doi.org/10.7202/011204ar.

[40] FAO 2021. FAOSTAT : Côte d’Ivoire ; URL :http://www.fao.org/faostat/fr/#country/107

[41] World Bank. 2021. « Country profile : Côte d’Ivoire », World Development Indicators. URL : https://databank.worldbank.org/views/reports/reportwidget.aspx?Report_Na....

[42] Lamarche, Aline Aka. 2019. « L’accès à la terre en Côte d’Ivoire : diversité et variabilité des pluralismes ». Revue des droits de l'homme (16). URL : https://landportal.org/library/resources/l%E2%80%99acce%CC%80s-a%CC%80-l....

[43] USAID. 2017. Côte d’Ivoire– Property Rights and Resource Governance Profile. URL : https://landportal.org/library/resources/property-rights-and-resource-go....

[44] Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme. 2021. « Séminaire de réingénierie des procédures d'approbation des lotissements et de délivrance et de délivrance [sic] de l'ACD: Focus sur le titrement massif des parcelles foncières urbaines ». 08 octobre. URL: https://landportal.org/news/2021/10/s%C3%A9minaire-de-r%C3%A9ing%C3%A9ni....

[45]Comité technique « Foncier & développement ». 2017. « Gouvernance foncière : quel bilan quatre ans après l’adoption des Directives volontaires? » Les notes de synthèse, Janvier. URL : https://landportal.org/library/resources/gouvernance-foncie%CC%80re.

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